Le marché roumain de l’immobilier logistique présente un énorme potentiel de croissance, en partie grâce à la disponibilité de terrains à bâtir. Sixième plus grand pays de l’UE, la Roumanie bénéficie d’une politique de zonage plutôt souple. Les entreprises qui souhaitent construire des biens immobiliers industriels en Roumanie sont confrontées à une bureaucratie beaucoup moins lourde que dans d’autres pays de l’UE.

La Hongrie, pays voisin, a en outre beaucoup investi dans le développement des autoroutes ces dernières années, lesquelles s’étendent aujourd’hui jusqu’à la frontière roumaine. La Roumanie elle-même renforce de plus en plus ses infrastructures, en utilisant efficacement sa part du fonds de relance COVID-19 et d’autres financements de soutien, ce qui se traduit par une longueur record d’autoroutes actuellement en construction.

Si la plupart des marchandises sont encore transportées par la route, les chemins de fer sont également en cours de modernisation. La ligne ferroviaire reliant le port de Constanta, sur la mer Noire, à Bucarest est en cours de rénovation et sera étendue vers l’Europe occidentale. De plus en plus de tronçons sur cet axe important sont en cours de modernisation, ce qui devrait donner au transport ferroviaire un nouvel élan dans les années à venir.

Bref, le boom des infrastructures roumaines, attendu depuis longtemps, facilitera également le développement de nouvelles villes régionales. Un atout pour les entreprises souhaitant établir des installations de production dans des endroits où la main‑d’œuvre est encore bon marché par rapport aux villes plus établies comme Bucarest, ou dans la partie occidentale de la Roumanie, près de la frontière hongroise.

La Roumanie – ses villes régionales en particulier – est sans conteste le deuxième pays le moins cher de l’UE (après la Bulgarie) en ce qui concerne le coût de la main‑d’œuvre, suivie de près par la Serbie et l​’Ukraine, ses rivaux économiques. Cependant, les récents événements en Ukraine ont incité les entreprises à quitter le pays et à s’installer plutôt en Roumanie. Sans savoir quelle sera la position de la Serbie quant à un éventuel rapprochement avec l’UE, de nombreuses entreprises lui préfèrent la Roumanie.

En raison du COVID, de la guerre en Ukraine et de la détérioration des relations déjà difficiles entre la Chine et Taïwan, de plus en plus d’entreprises choisissent de produire plus près de leurs marchés cibles, réduisant ainsi le risque de perturbation de la chaîne d’approvisionnement et d’éventuelles sanctions. Le « friend-shoring », plutôt que l’externalisation, devient la norme. Membre de l’OTAN depuis 2004 et de l’UE depuis 2007, la Roumanie est un pays politiquement très stable qui attache une grande importance à ses relations avec l’Union européenne. Ses dirigeants politiques cherchent activement à s’aligner sur l’Occident, ce qui permet à la tendance actuelle à la démondialisation de jouer pleinement en faveur de la Roumanie.

Les villes régionales roumaines constituent ainsi un atout permettant de saisir l’opportunité unique offerte par l’absence (temporaire) de ses récents rivaux économiques, l’Ukraine et la Serbie, et par la tendance claire au « friend-shoring ». Il faut donc s’attendre à ce que l’essor de l’immobilier industriel en Roumanie se poursuive dans les années à venir.